Kasaï-Oriental : Actuellement l’eau potable est une marchandise précieuse qui fait vivre des familles à Mbuji-Mayi
Nous sommes dans la province natale de l’actuel chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo où la carence en eau et électricité réduit les économies de plus démunis.
La province du Kasaï-Oriental fait face au manque d’électricité depuis des décennies et cette situation a plusieurs conséquences dans la vie de la population, notamment la difficulté d’avoir facilement l’eau potable.
Cette denrée de première nécessité est devenue comme du diamant qu’il faut creuser jusque dans les profondeurs pour l’avoir dans plusieurs ménages. À Mbuji-Mayi, l’eau à boire est considérée actuellement comme une mine d’or par des femmes qui font le petit commerce.
Seuls quelques quartiers de la ville à compter du bout des doigts, sont servis mais pas de manière régulière. De ce fait, les femmes des autres quartiers sont obligées d’effectuer des très longues distances pour s’en approvisionner, d’abord pour leurs propres besoins et après pour la commercialisation.
L’eau a réussi à contribuer tant soit peu à la stabilité de plusieurs ménages dans la mesure où elle est devenue une marchandise qui procure des bénéfices considérables.
Madame Rose MUTOBA, 52 ans, mariée et mère de 9 enfants, elle raconte à Habarikweri.net que l’eau est pour elle une marchandise qui la permet de nourrir sa famille. Elle s’inquiète de la difficulté accrue d’obtention facile de l’eau à laquelle les femmes font face.
Nous l’avons croisé non loin d’une banque locale; en nous expliquant sa situation, elle affirme qu’elle vend 3 sachets d’eau fraîche à 100fc. Elle a fixé ce prix à cause de la hausse vertigineuse du prix d’un paquet des sachets, de la carence d’eau ainsi que de l’électricité. À ces jours, s’exprime-t-elle, toutes ces causes par elle évoquées, ont réduit ses revenus journaliers comparativement aux jours antérieurs.

« Avant, je me faisais beaucoup de bénéfices chaque jour, et je pouvais satisfaire à tous les besoins de ma maison. Mais depuis qu’il y a manque d’électricité sur la ville, je souffre pour faire les bénéfices que je faisais avant et je ne sais pas nourrir mes enfants, » nous dit-elle.
Une autre femme, Angèle KAMUANYIA, détentrice des congélateurs, interviewée par Habarikweri.net explique que l’eau est la marchandise précieuse pour sa famille. Quand elle ne coule pas aux robinets et qu’elle devient rare, ses enfants manquent à manger.
« Une bassine d’eau est passée de 100 à 250fc; cette augmentation du prix a réduit de 50% les revenus des femmes vendeuses. Devant cette difficulté, elles n’ont qu’une seule demande, la disponibilité du courant électrique qui fera en sorte que la regideso nous desserve en eau potable, pour que nous puissions vendre une eau fraîche à la population et que nous puissions aussi faire vivre nos familles. » A-t-elle raconté.
À Mbuji-Mayi depuis deux semaines, la société qui fournit le courant électrique renseigne que les difficultés de fourniture d’électricité sont liées à la vétusté des machines de production qui datent des années 1940. Cet état des choses empêche la regideso de produire et distribuer l’eau potable.
C’est ainsi que plusieurs quartiers manquent de l’eau potable. Les habitants doivent faire des longues distances pour se procurer une bassine ou un bidon d’eau.
Marie Jeanne Molly Mupela/HABARIKWERI.NET