Dans l’objectif de fixer l’opinion nationale sur les politiques publiques à grand impact social, la rédaction du portail Habarikweri.net consacre son dossier de presse de mars 2025 au ministre congolais de la Communication et des Médias et Porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe.
L’accession à cette fonction étatique a significativement changé la perception de l’image de marque de la République Démocratique du Congo sur les plans communicationnel et médiatique. Dans un système de relations où un ensemble de règles stratégiques président aux rapports qu’entretiennent les gouvernements des nations entre eux mais aussi avec leurs citoyens, le ministre Muyaya tient sa place en véritable ténor d’un brain-trust de la voix de la RDC, successivement dans les gouvernements Sama Lukonde et Judith Suminwa. Décidément, il passe pour l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
L’homme et ses œuvres
Porte-voix du régime Tshisekedi, chaque compte-rendu du conseil des ministres qu’il fait à l’intention du peuple congolais, s’offre à ce dernier comme un baromètre hebdomadaire pour assurer son contrôle citoyen des actions gouvernementales et des initiatives du pouvoir public traduisant ses réalités, ses attentes et ses aspirations dans tous les cadres de prise des décisions. De surcroît, le ministre Muyaya peut se féliciter de marquer son temps et son espace par des hauts faits, comptables dans la grande histoire de la RDC.
Une presse à la taille de la nation
Les médias sont les reflets de sociétés. A travers eux, on sait voir les sociétés qui les portent, les sociétés qu’ils portent ; indiquent certaines études consacrées à la presse dans le monde. Les grandes puissances mondiales ne le sont pas aujourd’hui que grâce à la possession des armées surentrainées et sophistiquées mais elles le sont aussi par le moyen de leurs presses, qui véhiculent leur image internationalement imposante.
Dans son ouvrage « La communication politique et le nouvel espace public congolais », Jean-Marie Dikanga décortique le sens fondamental de la communication politique dans le nouvel espace public congolais à partir de 1990, où elle devient l’arme de persuasion consistant à convaincre le citoyen et à dicter sa conduite sociale. En outre, relevant le rôle politique des médias dans ce nouvel espace public, l’auteur recommande au journaliste, qui se trouve être le maître du jeu dans l’élaboration de la communication pour l’opinion publique, de disposer de la compétence et la responsabilité comme qualités fondamentales.
Depuis l’ouverture de l’espace public congolais à la démocratie, la société congolaise est aujourd’hui témoin d’une prolifération d’organes de presse, surtout privés, activée par les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Mais cette situation laisse émerger une sorte de libertinage médiatique. Prenant la mesure des choses, le ministre de la communication et des médias a sous son égide décrété les états généraux de la presse en janvier 2022. En homme des médias éclairé et éclaireur, Patrick Muyaya a eu la justesse de convoquer ces assises qui ont fait une remise en question du rôle des médias dans la société congolaise et des principes fondamentaux de la profession journalistique afin de curer l’insalubrité médiatique qui tend à laisser place à une pollution informationnelle.
Par ailleurs, sous la vision innovante du ministre Muyaya, la chaîne publique, en tant que caisse de résonnance des aspirations du peuple congolais, a subi un branding qui dresse désormais une carte postale de la fierté nationale. Ainsi, redimensionner la Radiotélévision nationale congolaise en ce 21e siècle revient à reconstituer l’image de marque de la République Démocratique du Congo dans la construction de son identité nationale et dans sa quête de reconnaissance internationale.

Un nouveau narratif
Par le temps qui court, Patrick Muyaya officie à un changement de paradigme social et de narratif qui impose aux congolais un imaginaire collectif, selon lequel un Congo grand exige de chaque citoyen de la grandeur. Il s’érige ainsi en porte-flambeau de l’éveil patriotique et de la mobilisation citoyenne comme stratégies de cohésion nationale au moment où la RDC subit l’agression rwandaise sur plusieurs flancs, tant politico-militaire que culturel et médiatique. Dans cette optique, le champ lexical du ministre de la communication et des médias constitue donc une revendication d’une nouvelle citoyenneté, traduite dans des slogans qui donnent le ton d’une campagne de reconquête de l’âme citoyenne souvent étiolée.
C’est notamment :
- Congolais telema !
- Bendele ekweya té !
Une thérapie des chocs.
En plus des médias officiels, les réseaux sociaux s’imposent aussi comme les principaux diffuseurs des informations qui donnent lieu à l’opinion, constituée à partir des informations répandues massivement. Au nom de la liberté d’expression et de l’accès à l’information en tant que des droits fondamentaux garantis par la Constitution congolaise, un journalisme citoyen fait irruption dans cette somme des informations, réputée dans l’amplification des faits par des infox qui mettent de l’huile sur le feu à chaque malaise social. Face à pareil climat délétère, être ministre de tutelle c’est savoir faire des jugements nuancés et assurer l’équilibre. Et là où ses prédécesseurs se sont distingués par un psittacisme communicationnel, un babil dissonant et régnant surtout par la démagogie, Patrick Muyaya fait toujours preuve d’un franc-parler fondé sur le brainstorming de l’opinion publique. A l’endroit où les autres sont des haut-parleurs, lui, il dit dans une temporalité et une tonalité de temporisation.
La rhétorique Muyaya
Dans un contexte de pluralité médiatique qui nourrit la diversité d’opinions, chacune de ses prises de parole publiques dans l’exercice de son mandat, s’agissant d’un briefing ou d’un point de presse, a requis une communication stratégiquement vertueuse dont le background laisse entrevoir l’art de toujours prêter une oreille attentive à l’officieux afin de mieux forger l’officiel à communiquer quand c’est utile. Somme toute, Patrick Muyaya est un communicateur aux mots jamais couverts ni des non-dits, un chantre du sursaut patriotique, un partisan de la libre pensée citoyenne et un artisan de la libération de la parole là où la pensée unique et le mutisme avaient déjà fait des citoyens congolais une majorité silencieuse. Un praticien de la communication positive de sa carrure, vaut mieux l’avoir avec soi que contre soi !
Rédaction