Mines/Lubumbashi: La synergie « Mind the Gap RDC » accuse Ruashi Mining de plusieurs violations des droits humains (Rapport)

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Dans un point de presse tenu à Lubumbashi, la capitale cuprifere du Haut-Katanga en RDC, ce mardi 23 novembre 2021 par trois organisations non gouvernementales de la synergie Mind The Gap, une multinationale chinoise œuvrant dans le Haut-Katanga, dénommée « Ruashi Mining  » a été accusée de plusieurs stratégies mises en place pour s’éviter d’assumer ses responsabilités en cas de violation avérée des droits humains depuis son implantation en 2004.
Les trois organisations dont, « Action Contre l’impunité pour les droits humains (ACIDH), African Resources Watch (AFREWATCH) et la Protection des écorégions des Miombo au Congo disent avoir mené des recherches depuis 2018 jusqu’en 2020 sur les stratégies utilisées par l’entreprise Ruashi Mining pour éviter d’assumer ses responsabilités en cas de violation des droits humains.

Ces organisations non gouvernementales de la synergie « Mind The Gap » ont, tour à tour, au cours de cette conférence de presse, de manière détaillée, décrit les violations dont les communautés qui environnent la société Ruashi Mining notamment, Kawama, Kalukuluku et Luano ont été victimes :

« Chers messieurs et dames de la presse, nous avons aujourd’hui l’obligation de vous dévoiler le rapport de nos recherches basées sur les stratégies que l’entreprise Ruashi Mining a toujours utilisées pour qu’elle évite de prendre ses responsabilités en mains, en cas de violation des droits humains. Je voudrais vous détailler les quelques violations documentées, face auxquelles, l’entreprise n’arrive toujours pas à s’assumer comme prévoit la loi. Il s’agit des expulsions forcées, la dépossession des maisons et terrains des communautés environnantes, sans qu’elles ne reçoivent d’indemnisation appropriée, voire aucune, les pollutions des sols, de l’air et des eaux dues aux déversements réguliers d’effluents et aux émissions des gaz toxiques entraînant la destruction des cultures et maladies pulmonaires. Il n’y a pas que ça, chers professionnels de la presse, vous avez par exemple, la destruction des maisons et d’autres bien, la perturbation des cours pour les jeunes scolarisés, un cas de mort, lors des explosions dans la mine à ciel ouvert de la Ruashi Mining. » A expliqué, monsieur Richard MUKENA de AfreWATCH.

Parlant de stratégies de la Ruashi Mining, monsieur Richard Mukena, directeur du programme à AfreWATCH, précise que la filiale de la multinationale chinoise Jinchuan Group Limited dans le Haut-Katanga, utilise toujours le pouvoir de l’État quand il y a un cas de violation des droits humains comme stratégie pour éviter de s’assumer en faisant ce que prescrit la loi selon les cas:

« Nous avons fait des recherches méticuleuses et avons découvert qu’à chaque fois qu’il a un cas de violation des droits humains, Ruashi Mining exploite activement les lacunes du code minier de 2002, traitant exclusivement avec les autorités nationales et provinciales, en fragilisant les autorités locales mieux informées de tous les cas de violation des droits humains. Cette entreprise tire profit de l’affaiblissement de l’État en RDC. Elle fait recours aux forces de l’ordre pour réprimer toutes les manifestations des communautés locales contre l’impact négatif de ses activités. Certains agents de l’État chargés de faire le contrôler en cas d’alerte ou de dénonciation, sont soudoyés par Ruashi Mining, pour qu’ils compromettent leur indépendance. » Renseigne-t-il.

À lui de poursuivre :

« Une autre stratégie que cette entreprise utilise à tout moment, c’est les réalisations symboliques des oeuvres sociales qui n’ont jamais répondu aux attentes des communautés impactées, les fausses promesses aux victimes, lesquelles promesses ne sont jamais matérialisées dans la totalité et la diffusion des fausses informations dans le but de distraire les victimes et les parties prenantes en cas de violation des droits humains; a-t-il renchérit.

Et pour chuter, maître Richard Mukena renseigne aussi que différents leaders communautaires qui sont engagés dans les manifestations contre Ruashi Mining, sont pour la plupart intimidés et harcelés par des services de sécurité privés ou de l’État auxquels l’entreprise recours:

« Notre étude a découvert que les défenseurs des droits humains et les communautés qui manifestent en cas d’une situation qui viole leurs droits, sont souvent menacés par les éléments d’ordre et même les acteurs étatiques, que l’entreprise a toujours payé pour besoin de la cause; je termine par vous annoncer que Ruashi Mining ne divulgue pas les informations de première importance notamment : son étude d’impact environnemental, son plan de gestion environnementale du projet, ainsi que les procès-verbaux de ses éventuelles consultations des communautés impactées et le public en général, tout ceci, en violation de la législation »; a-t-il conclu.

Notons que ces trois organisations ont décidé de publier ce rapport, pour interpeller l’entreprise afin qu’elle se résolve décidément de finir avec les violations des droits humains qui lui sont reprochées, et de les réparer ; en outre, la synergie « Mind the Gap RDC » interpelle les pouvoirs publics pour qu’ils respectent les lois et les fassent respecter, et de ne pas servir d’instrument de répression au profit de l’entreprise.

Gédéon ELONGA/HABARIKWERI.NET

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